Publié le par Richard Hanna
Cet article est un support à la conférence que j’ai donné à Paris Web 2023. Je tiens à remercier les organisateurs, l’équipe de traduction en langue des signes et la bienveillance de l’audience. Le temps d’échanges informels pour donner suite aux conférences est une chouette idée que j’ai beaucoup appréciée en tant que conférencier tout comme en tant que participant.
Durant la colonisation européenne des Antilles et la période de l’esclavage qui a duré du XVIIè au XIXè siècle, 1 million d’esclaves ont été déportés d’Afrique vers les Antilles dans la triste célèbre traite négrière. Certains esclaves ont pu fuir les plantations, l’habitation coloniale et les mauvais traitements en se réfugiant dans la forêt. Dès lors, certains sont entrés en résistance et ont tenté de libérer leurs frères et sœurs du joug du maitre colon. On les appelle les « neg-mawon », les nègres marrons. Le marronage désigne leur fuite et leur résistance.
Aujourd’hui, la statue de Colbert, ministre de Louis XIV et auteur du Code Noir régissant les conditions de vie et les châtiments des esclaves, trône encore devant notre Assemblée Nationale. Aujourd’hui, le paysage agricole de la Guadeloupe, de la Martinique n’a pas beaucoup changé en 3 siècles : des champs de cannes à sucre et des bananerais destinées à l’exportation, la nourriture locale étant à plus de 80% importée. Aujourd’hui, les Antilles sont toujours victimes des conséquences de la colonisation : pauvreté, chômage, drogue. Aujourd’hui, les Antilles sont les premières victimes des catastrophes écologiques : des ouragans nombreux et puissants du fait du réchauffement des océans, pas d’eau dans le robinet à cause du désinvestissement de l’État dans les infrastructures, sur les côtes des échouages de sargasses cet algue toxique pour les humains, la faune et la flore et qui prolifère à cause du réchauffement des océans et les fertilisants utilisés dans l’agriculture intensive notamment en Amérique du Sud. Aujourd’hui, les guadeloupéens et martiniquais doivent vivre avec un sol, une eau et leur propre sang pollués par un insecticide contre le charançon du bananier, la chlordécone, interdit aux États-Unis dès 1975, interdit en métropole en 1990, interdit en 1993 aux Antilles mais suite à la découverte de stocks et de contaminations dans les plantations de bananes, a été utilisé probablement jusqu’au début des années 2000 par les gros propriétaires terriens notamment les békés, les descendants des colons.
Je suis originaire de la Guadeloupe. Développeur, je sors d’une période de 8 ans où j’ai enchainé une création d’une coopérative avec Fairness puis une mission passionnante à la Direction interministérielle du numérique, où j’étais chargé de réduire l’empreinte du numérique de l’administration publique. À mes heures gagnées, et non perdues, j’anime le podcast Techologie, où je m’entretiens avec des personnalités sur la place des technologies dans nos sociétés, et par conséquent les enjeux sociaux et environnementaux. Actuellement, je suis en jachère professionnelle et en chômage créateur à la recherche de là où je peux être utile.
Il y a 5 ans, en 2018, je me suis retrouvé comme Néo dans le film Matrix, à choisir entre la pilule bleue et rouge. Je n’ai pas vraiment choisi, le réveil était inévitable. Il a été brutal. J’ai compris soudainement l’état du monde : la 6ème extinction de masse des espèces, le dérèglement climatique et le dépassement des limites planétaires, tout cela à cause des activités humaines. On parle d’Anthropocène, « nouvelle époque géologique qui se caractérise par l'avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques ». Il vaut mieux sans doute parler de Capitalocène car c'est « le capitalisme qui est principalement responsable des dérèglements environnementaux actuels, et non l'humanité dans son ensemble ».
D’abord m’est venue la colère de ne pas avoir compris plus tôt l’état du monde, colère contre les semeurs de doutes, colère contre les médias qui n’en parlaient que très peu il y a quelques années. Mais tout de suite est venue l’envie irrépressible de sortir de cette matrice qui nous envoie dans le mur et d’agir.
À ce moment-là j’étais développeur. Je me demandais ce que je pouvais faire en tant que développeur pour que cela soit moins la merde. J’ai commencé comme tout bon technicien à voir si on pouvait évaluer les impacts environnementaux d’un service numérique. Je pensais consommation d’électricité et impact carbone. J’ai contribué au think thank le Shift Project en développant en open source la webextension Carbonalyser. Ce qui, après coup, s’est avéré complètement une fausse route.
Prenons ce point de vue : en considérant les logiques coloniales sur lesquelles reposent aujourd’hui le numérique, quels sont les différents impacts ?
Le numérique c’est d’abord une infrastructure loin d’être immatérielle. Cela repose sur des équipements serveurs, réseaux et utilisateurs reliés entre eux par des câbles sur Terre et même au fond des océans, mais aussi par des antennes des réseaux mobiles.
Digital ne rime pas avec végétal : le numérique ne pousse pas dans les arbres. Pour fabriquer toute cette infrastructure, cela repose sur l’extraction de matières du sol. L’industrie minière est l’industrie la plus polluante au monde. Comme elle est pratiquée dans le tiers-monde, les contraintes environnementales et sociales sont inexistantes. Sans compter que certains gisements sont tenus par des milices qui esclavagisent des hommes, des femmes, des enfants et qui violent des femmes, pour subvenir aux besoins mondiaux des industriels, constructeurs et au bout de la chaine, nous autres consommateurs en proie à la surconsommation d’usages numériques, à la multiplication des équipements et à leur obsolescence prématurée.
La fabrication des composants et l’assemblage des équipements numériques dans les usines du monde en Asie reposent également sur des logiques coloniales où l’asservissement des ouvriers est la règle.
Concernant la fin de vie des équipements, même si au niveau français on parait exemplaire avec plus de 70% des équipements qui sont traités, recyclés, valorisés et enfouis dans le sol en France, de par le monde, ce n’est pas du tout le cas. Une grande majorité des équipements des pays riches partent vers des décharges sauvages en Afrique ou en Asie, où le démantèlement est très artisanal avec des conséquences environnementales et sanitaires catastrophiques sur les populations locales. De plus, des entreprises mafieuses profitent de la manne que représentent la récupération des métaux précieux présents dans le numérique pour détourner les déchets du recyclage.
Le numérique, l’Internet sont des formidables outils d’émancipation. Ce sont aussi des outils d’aliénation. L’accaparement de notre temps de cerveaux par les réseaux sociaux et autres applications ludiques par les GAFAM et autres big tech représente également une forme de colonialisme de notre temps, de notre attention et de nos données personnelles. 2 heures par jour passée sur Instagram représentent sur une année, un mois complet sans sommeil. C’est énorme. Avec le numérique, nous vivons une forme de syndrome de Stockholm : otages consentants, nous connaissons ce qui ne va pas avec le numérique mais nous ne pouvons plus nous en passer.
Face au gaspillage numérique, un des leviers pour nous, professionnels du numérique et du web, c’est de réduire l’empreinte de nos services numériques. Les sites web et applications sont de plus en plus lourds, de plus en plus gourmands en ressources informatiques. Les utilisateurs ont une expérience dégradée avec des services plus lents ou qui ne se chargent pas, notamment dans les zones à faible débit réseau. Cela peut contribuer ainsi à l’obsolescence des équipements.
L’écoconception de services numériques est une démarche pour réduire la consommation de ressources informatiques. Il ne s’agit donc pas seulement une simple réduction de la consommation d’énergie ou d’électricité, d’autant plus dans le cas d’un smartphone dont les recharges quotidiennes ne pèsent pas plus de quelques euros sur la facture annuelle d’électricité. L’impact carbone d’un service numérique ne veut donc pas dire grand-chose. Il faut parler des impacts environnementaux multi indicateurs et les émissions de gaz à effet de serre, l’impact carbone est très mauvais indicateur. Il faut tenir compte aussi de la consommation de ressources abiotiques par exemple : matières, eau, etc.
Ne pas envisager l’écoconception sous l’angle techniciste ou techno-solutionniste. Ce n’est pas un sujet d’optimisation technique, ni de rendre les outils plus efficients mais une démarche demandant de repenser globalement un service numérique.
Au-delà des aspects environnementaux, l’écoconception est un enjeu social : faire en sorte que le service numérique fonctionne sur les équipements les plus anciens ou les moins performants, ceux qui ne coûtent pas un SMIC. Il est important alors pour nous professionnels du web de tester le bon fonctionnement du service numérique sur un vieil équipement ou un matériel beaucoup moins performant que les appareils haut de gamme.
Quels profils, quels métiers sont concernés ? Tous ! Toutes les personnes concernées par la conception du service numérique et non pas seulement designers et développeurs. Il faut pouvoir embarquer le commanditaire du produit, le métier, mais aussi les devops, les pros de l’hébergement. Il ne faut pas oublier les contributeurs, rédacteurs web, etc. Ces personnes ont également un rôle à jouer.
De plus, pour être cohérent, il vaut mieux démarrer une démarche d’écoconception après s’être engagé à améliorer l’accessibilité numérique dans une démarche globale d’amélioration de la qualité d’un service numérique.
De grâce, arrêtons de qualifier les sites web éco-conçus de sites écologiques, qui préservent ou sauvent la planète. C’est ridicule et cela discrédite la démarche. Aucun site web ne sera jamais écologique, même celui qui affiche que 2 mots.
Proposition tout à fait adaptable et à parfaire :
Les services numériques sont de plus en plus complexes, mobilisent de plus en plus de métiers. On vit dans une forme d’accélérationnisme, symptomatique de notre époque (la Grande Accélération est la période la plus récente de l’Anthropocène). Selon Ivan Illich dans son essai La convivialité paru en 1973, L'outil simple, pauvre, transparent est un humble serviteur ; l'outil élaboré, complexe, secret est un maître arrogant.
L’écoconception ne suffit pas car il y a d’abord les risques d’effet rebond : l’écoconception pourrait rendre les services numériques plus efficaces, et donc potentiellement beaucoup plus utilisés ce qui augmente les impacts du service au lieu de les diminuer.
Attention également à ne pas s’enfermer dans une forme de solutionnisme technologique : les technologies pour corriger les méfaits des technologies. Avant de concevoir ou d’écoconcevoir, il faut d’abord apprendre à renoncer à numériser, dénumériser et démanteler des infrastructures inutiles.
En réalité, l’écoconception, en plus de réduire l’empreinte environnementale des services numériques, est un prétexte pour questionner nos pratiques, la consommation des ressources et surtout les modèles business dépendant du numérique.
Le système d’exploitation le plus installé dans le monde n’est ni Windows, ni MacOS, ni Android, mais bien le capitalisme colonial.
Trier les déchets, entamer une démarche zéro-déchet, acheter local, prendre des douches courtes, réduire ou ne plus manger de viande, réduire ou ne plus prendre l’avion, réparer son smartphone ou son PC, écoconcevoir ses services numériques. Ces éco-gestes individuels ou même collectifs sont indolores pour le système capitaliste colonial. Le système et les entreprises ont complètement intégré les concepts du développement durable.
Par exemple, lorsque Coca-Cola fait des affichages pubs qui déclarent « N’achète pas Coca-Cola si tu nous aides pas à recycler ». Bien sûr, il n’est pas question de remettre en cause le modèle d’activité ayant amené à vendre essentiellement de l’eau et du sucre dans des bouteilles plastiques jetables.
Dans le secteur du numérique, les cloud provider sont très armés pour montrer patte verte sans qu’au final rien ne bouge (à part sans doute l’accroissement de leur chiffre d’affaires et les impacts environnementaux associés) : ils sont green, neutres en carbone même de manière rétroactive alors que l’installation de nouveaux data centers avec l’artificialisation des sols nécessaires pour cela, la consommation d’énergie, d’eau et de matériels ne fait qu’augmenter. Les calculs ne sont pas bons, Kévin. Ne soyons pas dupes.
À l’heure où l’industrie du numérique vante les émissions de gaz à effet de serre évitées, considérons non pas seulement les externalités positives, mais aussi celles négatives. À l’heure où se pose la question de la place des Intelligences Artificielles, demandons-nous plutôt à qui ou à quoi profitent ces nouvelles technologies. À l’heure où le numérique accroit les gains de productivité, pourquoi ces gains ne sont pas partagés ou bien que le temps de travail ne diminue pas ?
Plus de 30 ans de développement durable et de numérisation n’ont pas empêché l'effondrement de la biodiversité et la croissance exponentielles des émissions de gaz à effet de serre. Les 17 objectifs de développement durable définis par l’ONU en 2015 ont largement été détournés, galvaudés, au service des entreprises, et du business as usual, le business comme d’habitude, autrement dit le statu quo.
J’ai cru en la Convention Citoyenne pour le Climat. Le résultat a été jeté à la poubelle. Je n’attends rien mais je suis quand même déçu de la planification écologique à la française qui se résume essentiellement à subventionner le modèle tout-bagnole individuelle, à développer encore et toujours des méga-infrastructures énergétiques sensibles au réchauffement climatique, et en omettant complètement l’indispensable sobriété qui devrait être au cœur de la transformation de notre société.
Après des années d’échanges, de rencontres, à travers ma vie professionnelle et par les entretiens réalisés sur le podcast Techologie, j’ai compris une chose : on ne peut pas changer le système actuel. Comme le dit Hélène Grosbois dans un article, il faut changer DE système. Cela parait impossible mais lorsqu’on regarde en arrière, dans l’Histoire, de système nous en avons changé pleins de fois !
En tant que travailleurs de la tech, très souvent, nous faisons partie du système, nous participons au problème, nous sommes un maillon de la chaine productiviste : par notre travail, nous contribuons à des modèles capitalistiques coloniaux, le profit de certains au détriment de tous, l’accaparement des ressources de la planète, l’asservissement des êtres humains les plus pauvres et la destruction du vivant.
Faut-il déserter nos entreprises ? Selon l’Institut Transitions, il y a 4 questions à se poser :
Dès lors, si nous pouvons, si nous avons le privilège pour le faire, bifurquons, désertons. Ne croyons pas qu’il sera facile d’être remplacé. Nos métiers sont en « tension ». De plus, les freins à la désertion sont parfois plus psychologiques que matériels ou financiers. Des associations accompagnent la désertion, par exemple Les Désert’Heureuses ou bien Vous n’êtes pas seuls.
Si vous avez une idée entrepreneuriale à développer, un projet sincère, social, environnemental, il y a beaucoup de financement public pour la création d’entreprise notamment de « startups green tech ». De plus, envisagez le statut de coopératif (SCOP ou SCIC) pour la gouvernance et les bénéfices partagés.
Nous pouvons aussi rejoindre des emplois, des employeurs et des clients dont les activités ne sont pas destructrices du vivant : économie sociale et solidaire, associations, coopératives, dans les domaines de la santé, de l'économie du réemploi, l'économie de fonctionnalité (location vs logique de propriété), le service public… Dans tous ces secteurs, même le secteur public, toujours se méfier des logiques techno-solutionnistes ou des pratiques non-éthiques (capitalisme de la surveillance de masse par exemple) qui ont corrompus ces secteurs et se répandent partout.
On peut également adopter des stratégies plus offensives, des stratégies pour nuire au système, adopter une démarche d’« écologie pirate » selon le titre d’un essai de Fatima Ouassak.
Saboter le système (en toute légalité)
Un premier pas de côté c’est de réduire le temps travaillé qui permet de libérer du temps pour des activités non-marchandes : donner du temps bénévole à des associations, s’occuper de ses proches, de ses enfants, de ses parents, d’avoir le temps de cuisiner, de s’occuper d’un potager, de lire, etc., bref, de vivre. Par exemple, avec le temps que je libère, je donne des coups de main dans une ferme agro-écologique près de chez moi.
Il s’agit aussi de nuire au système en le rendant inefficace de l’intérieur, ralentir, lever le pied au travail, alourdir les sites e-commerce inutiles (donc n’entamez surtout pas de démarche d’écoconception dans ce cas, ralentissez-le, sabotez-le !).
Si vous voyez des usages irresponsables dans votre entreprise, soyez un lanceur ou une lanceuse d’alerte en divulguant les informations à la presse si c’est répréhensible moralement ou à la police, c’est si un délit.
Diffuser la bonne parole par exemple en sensibilisant les professionnels du numérique mais aussi les futurs professionnels, les étudiants. Il y a quelques mois, à la suite d’une réunion sur les impacts environnementaux du numérique, un jeune en stage dans une administration m’a fait part que c’est une de mes conférences il y a 4 ans lorsqu’il était encore étudiant qui l’a poussé à s’engager dans cette voie. Cela m’a évidemment fait chaud au cœur.
Rejoindre des collectifs car « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » : collectifs informels, associations, coopératives, les organisations de luttes telles que Alternatiba, Les soulèvements de la Terre, Vous n’êtes pas seuls, les Desert’heureuses…
Si votre dissonance est trop forte en continuant dans le secteur du numérique, il n’est jamais trop tard pour se reconvertir vers un autre emploi plus en phase avec vos valeurs.
Mieux on gagne sa vie, plus on a des chances par notre consommation, notre mode de vie, nos placements financiers et nos remboursements de crédits à des banques qui financent les énergies fossiles, de contribuer involontairement et indirectement à la destruction du vivant.
Dès lors, il faut se rendre à l’évidence que la solution est de réduire volontairement ses revenus : avoir une vie et une consommation plus sobre, moins d’impact sur les ressources de la planète et possibilité d’accéder à des activités moins rémunératrices mais tellement plus épanouissantes.
Refuser de parvenir est une éthique théorisée par l’intellectuel anarchiste Albert Thierry qui est un refus volontaire des privilèges, des distinctions et de la promotion individuelle. Le refus de parvenir est d'abord un refus de vivre et d'agir uniquement pour soi, « pour mettre son savoir-faire comme ses compétences au profit de la solidarité ».
Je n’oublierai jamais ce que m’a dit il y a quelques semaines un ami qui s’est engagé dans une démarche familiale de sobriété heureuse : il n’a jamais été aussi riche et heureux que depuis qu’il est passé sous le seuil de pauvreté.
Je pense qu’il faut trouver un juste milieu entre personnes privilégiées qui doivent voir leur revenu baisser et les personnes défavorisées qui doivent voir leur revenu augmenter. Je ne peux pas développer le sujet dans cet article mais sans doute, une rééquilibrage des salaires, le plafonnage des revenus et le revenu de base et inconditionnel sont des réponses possibles qui selon moi ne peuvent malheureusement pas réellement émerger dans le système économique actuel.
Si vous êtes salariés et que vous souhaitez partir, essayez de négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur (il n'est pas obligé de vous l'accorder). À la fin d’un CDD (Contrat à Durée Déterminée), cela ouvre droit à vos allocations chômage (dont le nom officiel est l’ARE, l’allocation d’aide au retour à l’emploi). Si vous avez démissionné, faire un CDD d'au moins 65 jours permet d’ouvrir les droits à cette allocation. On peut aussi démissionner pour se rapprocher du conjoint ayant trouvé un emploi à un autre endroit, cela fait partie des causes de « démission légitime » qui ouvrent les droits aux allocations.
Si vous souhaitez créer ou reprendre une entreprise, vous pouvez si vous ne vous rémunérez pas, garder vos allocations chômage ou choisir de recevoir la totalité de vos allocations pour vous aidez à démarrer l’entreprise.
Si votre condition physique le permet, donnez un coup de main aux maraichers et fermes des environs qui manquent de saisonniers.
Donnez des cours à des étudiants, à des élèves et transmettre vos compétences.
Le dérèglement du climat, l’effondrement de la biodiversité et le manque d’eau douce sont dus à deux choses : les activités humaines et paradoxalement, l’inaction humaine.
Pour ne pas s’enfermer dans l’inaction et la dissonance cognitive entre ses valeurs, ses actions personnelles et sa vie professionnelle, questionner nos métiers dans la tech, dans le web, entamer une démarche d’écoconception est une première étape. Cette étape est insuffisante car relativement indolore pour le business as usual. Il faut également questionner nos revenus, les activités de nos entreprises et pointer ce qui ne va pas.
L’écologie sans lutte des classes c’est du jardinage. Le combat écologique c’est d’abord une lutte sociale, une lutte contre les dominants, un combat pour les opprimés. Soyons radicaux face au radicalisme idéologique de la croissance infinie ou de la croissance verte qui nous emmènent droit dans le mur.
Rejoignons des collectifs et comme les esclaves aux Antilles il y a moins de 2 siècles, entrons en « marronage » : bifurquons, divergeons mais surtout faisons tout notre possible pour nuire au système capitaliste colonial pour laisser place à un nouveau monde respectueux du vivant et du non vivant, non soumis aux injonctions d’une croissance infinie dans un monde aux ressources finies, mais guidé par la recherche du bonheur.
Tous les échanges, lectures, écoutes de personnes qui m'ont « radicalisé » dans le bon sens du terme et ont inspiré en partie cet article, dans le désordre :