De plus en plus d'organisations (entreprises, associations et services
publics) ont déjà introduits les Intelligences Artificielles dans leur
processus. Ou s'apprêtent à le faire. Pour diverses raisons :
Pari sur l'optimisation de temps et de performance
Pari sur l'augmentation de la valeur
Ne pas se faire déborder par la concurrence en terme "d'innovations"
L'introduction des IA dans une organisation même réalisée de manière
"raisonnée" ou "responsable" posent un tas de problèmes. Il y a un effet
cliquet : après l'introduction d'une nouvelle technologie, il est
quasi-impossible de revenir en arrière. Au contraire, petit à petit, le
terrain s'érode et les limites sont à chaque fois repoussées. Or, il est
plus qu'urgent de résister le plus possible.
Refuser l'IA c'est éviter de détruire encore plus les conditions
d'habitabilité de la Terre car l'empreinte environnementale et sociale
directe
c'est à dire le coût d'initialisation et de fonctionnement des IA est
insoutenable.
Résister à l'IA c'est éviter l'insoutenable empreinte
environnementale, sociale et sociétale indirecte
c'est à dire l'accélération des processus, voire l'accelerationnisme
technologiques.
Refuser les usages futiles ou réalisables autrement que
par les IA. Mais pas de problème, nous occidentaux avons ce privilège de
nous accaparer les ressources et esclavagiser les petites mains pour
mettre en oeuvre ces infrastructures et ces technologies.
Résister aux IA c'est refuser d'accentuer les biais qui existent
dans nos sociétés. Ces biais, quoi qu'on en dise, sont difficilement
corrigeables (car reflets de la société) à moins de tomber dans le
ridicule (représenterait-on des jeunes blancs dans des banlieues /
ghettos ?).
Dire non à l'IA, c'est ne pas être complice du pillage des
données privées voire de propriétés intellectuelles (Cf. pillage
de l'oeuvre de Ghibli)
Le coût des ces technologies
trop bas
pour être vrai. Cela ne va pas durer et difficile de croire que le
couple optimisation et efficacité seront suffisants.
Mettre en place des algorithmes basées sur des technologies
états-uniennes est un gros risque de dépendance, dépendance à des
technologies complètement gangrenées par les idéologies de puissance,
libertariennes et
fachisantes. Utiliser des technologies "souveraines" ou open-source ne suffit pas
compte tenu des autres points soulevés ici.
C'est aussi un gros risque de
nuire à l'image de marque d'une organisation qui décide
d'intégrer les IA malgré toute la littérature et l'actualité
défavorables à l'IA. Et heureusement, une contre-attaque "no-IA" est en
marche... On l'a vu avec les "startup packs" illustrés par les
dessinateurs sans IA pour dénoncer la gabegie et l'uniformisme.
L'introduction des IA a complètement
vidé le sens du travail notamment dans les services publics. Le
travail est devenu morcelé, cloisonné, répétitif et déshumanisé. Il y a
une perte de maitrise sur tout le "processus métier". Pire, le service
rendu au public s'est dégradé. Sans compter la privatisation ou la
sous-traitance du travail par du privé, donc suppression de postes
(peut-être était-ce l'objectif principal ?). De plus, on assiste à
une gestion algorithmique de la population
et à de nouvelles formes de discrimination des plus précaires.
Enfin, utiliser ces technologies, c'est
enrichir et rendre plus puissants les dominants.
Sans doute d'autres arguments pour resister à l'introduction des IA en
lisant l'excellent Hubert Guillaud qui a publié
Les algorithmes contre la société.